C’est possible d’avoir un petit extrait du passage du livre s’il te plaît, merci ?
‘‘Il s’était réveillé comme d’un long rêve. C’était une sensation indescriptible : quelque chose qu’il n’avait jamais vécu auparavant. Se sortir de là, ça lui paraissait folie mais en même temps raison. Il ne savait plus que penser exactement, tellement il avait l’esprit brumeux.
En se relevant du lit plein de mites et de punaises, il s’était alors avancé, dans la pénombre, jusqu’à la fenêtre pleine de saleté du sous-sol dans lequel il se trouvait.
Il y avait un brouillard qui obstruait sa vision – comme s’il avait eu une commotion. Il s’approcha de la fenêtre, et remarqua qu’elle donnait sur un puits de lumière.
Était-il mort en enfer ?
Soudain, il entendit des craquements. Il y avait une porte, tout au fond : sans doute les escaliers pour monter. Il se recroquevilla contre le mur froid, et remarqua soudain qu’il n’était vêtu que d’un simple ‘‘jupon’’ de dame. Mais quel était cet endroit ?
La porte s’ouvrit sur un visiteur, comme un croque-mort.
Il puait à cent mille à la ronde, et le captif put presque sentir le souffle de son haleine sur ses épaules.
« Petit vieux, j’attendais ton réveil : je t’ai enlevé de ta pension, tu sais pourquoi ? »
Il avait soudainement envie de fuir.
« Tu sais, ce que fait une souris quand elle sent qu’elle est piégée ? », foudroya-t-il le vieillard du regard, tout en sortant son arbalète – un outil datant de la Renaissance, vu sa rouille. Il lui répondit, à présent que le vieil homme était terrifié : « La souris crie : Lennie, Lennie ! Arrache-moi les yeux ! »
La respiration du vieux était de plus en plus saccadée. Il avait terriblement peur.
Il jouait Des souris et des hommes : « Maintenant, Lennie ! Arrache-moi les yeux. »
L’otage eut la maladresse de répondre : « Non, ça ne devrait pas se passer ainsi, à cause du roman.
— Tu diras ça à Steinbeck pour moi, quand tu seras enterré. »
Il décocha alors un carreau d’arbalète et le vieillard s’affala sur le sol, raide mort.
« Bien fait pour toi, mon vieux ! Hurla le malade en allant dépouiller sa proie de son seul jupon. Maintenant, c’est à moi de t’arracher les yeux. »’’